magasin libre à reims

REIMS

(VIDÉO) Une friche devient quartier estival à Reims

Une immense friche reprend vie à Reims avec la création de « Magasin Libre », un quartier festif et culturel.

  • En France, 7 200 friches industrielles sont à la disposition des communes et attendent leurs reconversions
  • 8 000 m2 des 46 000 m2 de friche industrielle laissés par la fermeture des magasins généraux ont été sécurisés et aménagés
  • En 2022, ce sont plus de 80 000 personnes qui ont franchi les portes de ce tiers-lieu rémois

Dans les anciens magasins généraux de la ville, une immense friche reprend vie depuis 2018 grâce au projet « Magasin Libre », un quartier festif et culturel a été créé sur 8 000 m2 avec bars, terrasses, restaurants, marché de créateurs, musée à ciel ouvert (2 500 m2 de fresques réalisées par Quai 36), mini-golf… Un projet fou qui n’aurait jamais vu le jour sans l’alliance entre le maire de Reims Arnaud Robinet et l’entrepreneur Arnaud Bassery.

Une belle rencontre entre Arnaud(s)

L’histoire du projet « Magasin Libre » débute, d’abord, par un retour d’Arnaud Bassery dans ses terres natales : « Après avoir parcouru le monde durant plusieurs années, un appel de ma terre natale se fait sentir. Je rentre donc à Reims en 2013 et y découvre un terrain de jeu où tout apparaît possible. » De son côté, Arnaud Robinet, édile de Reims depuis 2014, s’est sensibilisé au sujet de la transformation des friches industrielles lors d’un voyage d’étude effectué à Toronto, au Canada, en 2016 : « Je découvre ébahit un nouveau quartier lors de ce voyage, du moins une ancienne friche transformée en un vaste lieu culturel et festif. Je me projète tout de suite avec un lieu similaire à Reims. »

Quelques mois passent et c’est à la toute fin de l’année 2016 qu’est lancée, par Arnaud Bassery, une expérimentation de tiers-lieux à quelques pas du lieu d’habitation du maire. « J’apprends par mes équipes qu’un jeune entrepreneur investit un lieu proche de chez moi et, en bon Français, je m’y rends d’abord pour voir les nuisances sonores auxquelles j’aurai le droit (rires). Sont déjà sortis de terre un skatepark, un incubateur de de startups, un lieu d’exposition et de dégustation de bière et de champagne… Je repense immédiatement à ma visite de Toronto et, les nuisances ne m’inquiétant plus du tout, je me dis qu’il faut absolument accompagner cet entrepreneur. » se souvient le maire de Reims.

La phase expérimentale couronnée de succès

Une rencontre entre les deux Arnaud(s) est rapidement organisée et leurs visions respectives se rejoignent : « Nous partagions une conviction commune, celle qu’il est important aujourd’hui plus que jamais de refaire société. Et nous pensons qu’un des préalables à cela est de pouvoir créer des souvenirs communs, souvenirs qui peuvent s’incarner dans un lieu aux énergies et prospections différentes, complémentaire à d’autres lieux dans Reims. » nous confie Arnaud Bassery. Le maire lui présente alors un projet en réflexion depuis son voyage à Toronto, qu’il pense pouvoir mener à bien si l’entrepreneur s’y investit. Ce projet : transformer une immense friche industrielle de Reims, très identifiée dans le paysage urbain et où plus aucun des 46 000m2 de ces anciens magasins généraux n’est utilisé.

Les magasins généraux, le lieu de tous les possibles

Plusieurs visites du site sont alors organisées et Arnaud Bassery rêve très rapidement de la création d’un tout nouveau quartier dans Reims, dédié à la création, à l’innovation et à la culture. « On se met donc à construire le projet appelé « Magasin Libre », qui préfigure en quelques sortes la transformation complète de ce quartier dit du Port Colbert en bord de canal et dont la friche industrielle des magasins généraux en est la colonne vertébrale. » nous confie-t-il.

Après la sécurisation complète des lieux, la création de trois bars, et d’un club de musique électronique avec une capacité de 900 personnes, les étés 2021 et 2022 ont été les deux saisons de préfiguration. Le succès a immédiatement été au rendez-vous et les chiffres sont très parlants : « 80 jours d’ouverture en 2022, 190 évènements accueillis / organisés, 370 hectolitres de bières, 5 500 bouteilles de champagne et 13 000 hamburgers vendus, 5 000 m2 de fresque murale co produite avec Quai 36, pour un total de 83 000 visiteurs ! » avance fièrement Arnaud Bassery.

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Crédit : Arnaud Steffen / L’art de vivre à la rémoise

« Magasin Libre », une utopie pragmatique

Ce truc qui marche, désormais bien ancré dans la vie sociale et culturelle des rémois, est un réel lieu de mixité social et intergénérationnel, de rencontre, d’échange… « Un lieu tel qu’on les aime ! », comme Arnaud Robinet le rappelle souvent.

Avec 1,5 million d’euros de budget pour seulement 3% de subvention publique (ville de Reims) et un budget à l’équilibre, « Magasin Libre » est un projet exemplaire et peut servir de base de réflexion et d’inspiration pour les communes des 7 200 friches industrielles en attente de reconversion, en France. « Nous supportons le projet avec une société coopérative d’intérêt collectif dont l’ambition est d’apporter sur son territoire d’exploitation des projets concrets, des dynamiques fortes, en complémentarité avec l’offre existante et de pouvoir travailler dans une relation public / privé qui fasse sens et permettre de se projeter ensemble dans cet avenir que nous savons incertain. » nous explique le « Arnaud » entrepreneur.

Ce qu’il faut retenir de ce truc qui marche, c’est une recette gagnante : une rencontre entre un élu et un jeune entrepreneur, de la confiance, de l’abnégation et un grain de folie…

Par Théo

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