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Dordogne

En Dordogne, des citoyens se mobilisent pour accueillir de nouveaux habitants

Grâce à un partenariat avec le dispositif "Mes nouveaux voisins", le Conseil départemental de la Dordogne expérimente dans dix communes l'immersion citoyenne de potentiels nouveaux habitants, cherchant à confirmer ou non leur choix d'installation. Ces réseaux sont les premiers du genre pour les nouveaux qui s'installent.

  • Dix communes de Dordogne expérimentent actuellement cet accueil citoyen : Le Buisson-de-Cadouin, La Roche-Chalais, Nontron, Saint-Aulaye, Saint-Cyprien, Tocane-Saint-Apre, Domme, Miallet, Monpazier et Verteillac.
  • Plus de 60 foyers se sont portés volontaires pour accueillir chez eux ou partager une activité avec de futurs habitants.
  • Après le département de la Dordogne, d’autres territoires sont amenés à dupliquer l’initiative.

Ces dernières années, nombre de Français – principalement citadins – ont questionné leur mode et vie et imagé quitter la ville pour un environnement plus rural. 80% d’entre eux considèrent « que le mode de vie idéal est de vivre à la campagne » selon l’IFOP. Malgré cela, de véritables freins à l’installation existent et s’additionnent à certains a priori de la vie en territoire rural. C’est de ces constats qu’est née l’initiative « Mes nouveaux voisins », qui s’adresse à ceux envisageant de déménager à la campagne, mais qui hésitent en raison de l’isolement social et de la transition vers un mode de vie rural.

Une initiative privée dont s’est emparé le département de la Dordogne

« J’ai eu cette idée après les périodes de confinements successifs et la réflexion profonde sur nos modes de vies que cela a engendré. Après des prévisions de fuite massive des habitants des grandes métropoles françaises vers des territoires moins urbanisés, c’est finalement un nombre anecdotique de personnes qui ont fait le pas de changer de vie, bien que le télétravail ait permis des formes hybrides de ‘mise au vert’« , explique Sophie Le Gal, fondatrice de « Mes nouveaux voisins ». Concrètement, elle propose à des personnes désireuses de s’installer – pour le moment – en Dordogne (et demain dans d’autres départements), des rencontres avec des « gens du coin ». Des foyers accuillants ont levé la main pour accueillir chez eux quelques jours, et des d’autres foyers sont d’accords pour partager une activité : faire le marché, prendre un café, se promener sur des chemins ruraux. Ce sont des rencontres toutes simples.

Ces expériences permettent aux participants de s’immerger dans la vie quotidienne de leur possible nouveau lieu d’habitation, d’explorer les environs, de rencontrer les habitants et de comprendre les opportunités et les défis de cette nouvelle vie. Pour ceux qui ont des projets de création d’entreprise, cela permet d’entrer de suite dans une phase d’étude de marché appliquée, pour ceux qui sont en recherche d’emploi cela permet de créer des premiers contacs locaux.

De la ville vers la campagne, mais pas que !

Si l’initiative répond à la problématique de l’isolement social souvent associé à la vie rurale, elle est appréciée plus largement par toute personne désireuse de quitter son territoire pour la Dordogne dans le but d’y développer un projet. Dix communes du département participent à cette expérimentation. Celles-ci, choisies pour leurs infrastructures adéquates, accueillent les nouveaux arrivants dans les meilleures conditions. Les familles d’accueil jouent un rôle clé et reçoivent un indemnisation de 20€ / nuit / personne pour les foyers qui hébergent. « Au Buisson-de-Cadouin, ce sont les élus eux-même qui jouent le jeu de l’accueil de ces personnes chez eux. Les nouveaux arrivants peuvent ainsi être accompagnés au mieux dans leurs projets de vie et trouver directement des interlocuteurs privilégiés », avance la maire de cette commune de 2 000 habitants et vice-présidente du conseil départemental, Marie-Lise Marsat.

Le lien social, un facteur de choix dans l’installation de nouveaux habitants

Emménager dans un nouveau territoire ne peut pas être réfléchi que par le fait de trouver un bien immobilier correspondant aux attentes des personnes à la recherche d’un nouveau lieu de vie. La réflexion doit plus que jamais être globale et comprendre la dimension sociale. « Rendre attractif un territoire est un vrai métier ! On ne peut plus compter que sur l’envie des gens d’emménager sur son territoire, il faut à présent les accompagner dans leurs projets. Accueillir de potentiels nouveaux habitants, leur faire découvrir le territoire, les guider vers des clubs sportifs et des associations, cela évite les désillusions, les risques de conflit, et implique directement ces personnes à la vie des communes », enchérît Sophie Le Gal.

Certaines communes s’appuient même sur ce dispositif pour rapprocher les élus des habitants. « À Verteillac, nous avons plus de 60 foyers accueillants sur 600 habitants. C’est une véritable fierté de participer à cet élan de partage au service de l’attractivité de notre commune. Mes nouveaux voisins permet concrètement d’avoir un lien direct avec les habitants et les mobiliser au quotidien pour le village », conclut Régis Defraye, maire de Verteillac.

Par Théo

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